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Accueil / Les cousins d'Edouard / Histoire des Radigois / Radigois l'Irlandois / Le contexte historique
 
 
 
1358 : Radigois de Dury (Derry ?),
capitaine de la guerre de Cent Ans
 
Les enjeux, les protagonistes
et le contexte de cet épisode de la Guerre de Cent Ans
 
 

Nous sommes en 1358. La guerre de Cent Ans oppose le roi d’Angleterre Édouard III et le roi de France Philippe de Valois, puis son fils Jean le Bon. Elle avait débuté en 1337. Elle dura 115 ans, pour s'achever en 1422.

 

 

A - Les Anglais et les Navarrais

En 1322, le roi de France, Philippe V, petit-fils de Philippe-le-Bel, meurt sans héritier. Charles le Mauvais, roi de Navarre, et Édouard III, roi d’Angleterre sont petits-fils de Philippe-le-Bel par les femmes et Édouard III, en plus, neveu des derniers rois de France, prétendent chacun au trône de France.  Or, en France, la loi salique exclue de la succession au trône, les femmes incapables juridiquement. Les Pairs de France décident alors de changer de dynastie et de désigner un troisième candidat plus éloigné, un cousin de la branche cadette des Valois, Philippe de Valois. Il sera dénommé le roi « trouvé ».

 

Charles le Mauvais, roi de Navarre, fait alliance en 1354 avec Édouard III en concluant un pacte avec le duc de Lancastre, son représentant : Charles le Mauvais soutint les prétentions d'Édouard III sur la couronne de France et il héritera en retour de la Normandie, de la Champagne et du Languedoc.


En 1358, au moment de nos récits, le roi de France est Jean le Bon. Il est prisonnier à Londres d’Édouard III. Son fils, le Dauphin, duc de Normandie qui deviendra Charles V, a fui Paris.


Les troupes alliées des Anglais et des Navarrais combattent l’armée française du Dauphin en Picardie et en Île-de-France. Ils prennent des forteresses qui leur servent de base arrière.

 


Nous sommes, en Picardie, à quelques semaines de la fin de la Jacquerie.  En effet, fin mai 1358, les paysans de Picardie, d'Ile-de-France et de Champagne se soulèvent. La noblesse est déconsidérée depuis la défaite de Crécy et de Poitiers contre les Anglais ; les diverses troupes françaises, anglaises, navarraises et autres "Grandes Compagnies" guerroient entre elles et rançonnent le pays ; les impôts, pour payer les troupes et la rançon du roi grèvent lourdement les paysans, qui ne peuvent vendre leurs productions agricoles. Charles le Mauvais les combat avec une grande violence, le 9 juin : en quelques jours, il y aura entre 15.000 et 20.000 morts chez ces paysans. Ce point pour vous faire remarquer dans le récit les descriptions calamiteuses des terres agricoles et de l’insécurité.

 

 

 

 

B - La Bretagne est-elle impliquée ? Pas directement.


Cependant, en Bretagne une autre guerre, la guerre de succession de Bretagne. Elle s’ouvre 20 ans après le début de la guerre de Cent Ans, à la mort du duc Jean III, sans héritier, le 13 avril -1341. Elle sera plus courte, pour s’achever à la Bataille d’Auray et la mort de Charles de Blois le 29 septembre 1364 et les traités de Guérande de 1365 et 1381, 72 ans avant la fin de la Guerre de Cent Ans.

La Bretagne sortait d'un siècle de paix, une administration ducale solide et un trésor ducal bien rempli, lorsque le duc Jean III meurt sans héritier et sans désigner son successeur. Le roi de France de l’époque, Philippe de Valois, aimerait récupérer ce duché indépendant. Oubliant les conditions (la loi salique) qui lui avait permis d’accéder au trône de France, il déclare que, comme en Bretagne cette loi n’existe pas les femmes sont héritière. Il autorise Charles de Blois à prêter l’hommage à son égard comme duc de Bretagne au titre d’époux de Jeanne de Penthièvre et confisque à Jean de Monfort son comté de Monfort l’Amaury.  Si en effet, les femmes bretonnes sont autant héritières que les hommes (par exemple, les duchesses de Bretagne, Constance (1161-1201) ou Anne (1477-1514), Jeanne de Penthièvre, comme nièce n’avaient pas plus de droits que n’aurait eus une sœur du duc. Ainsi, Jean de Monfort (1339-1399), demi-frère du duc décédé, affichait une priorité incontestable et duc légitime en droit breton.  Montfort sollicite alors la protection d’Édouard III, contre les visées de Charles de Blois et du roi de France.

 

Ainsi, cette guerre civile voit les Bretons du parti du duc légitime soutenu par les Anglais lutter contre des Bretons du parti de Charles Blois nommé par le roi de France.
En 1341, Jean de Monfort est acculé à Nantes face aux 5000 hommes de Blois et de Philippe VI. Il est emprisonné. Mais son épouse, Jeanne de Flandre, rallie tous ses alliés en montrant son nourrisson, Jean futur Jean IV et s’enferme à Hennebont.
Charles de Blois en fait le siège. Une nuit de juin 1342, Jeanne galvanise la soldatesque et peuple et met le feu aux tentes des assiégeants, lui permettant dans la diversion d’aller chercher 600 chevaliers à Auray qui libéreront Hennebont. Depuis cet épisode, elle est surnommée Jeanne-la-Flamme.

Jean de Monfort décède en 1345 des suites d’une blessure guerre mal soignée. Son fils n’a que six ans. Il est élevé à Londres près de son tuteur, Édouard III.  Le parti de Monfort semble s’effondrer.

Allons un peu plus loin pour comprendre la fin de l’histoire de Radigois de Derry, compagnon de Knolles.
La peste noire touche la Bretagne en 1348 et sur cinq-six ans elle tue entre 30 et 50 % des Européens. Des trêves suspendent les opérations sur les territoires en guerre. et les hostilités reprennent.

Jean IV gagnera cette guerre et la question de sa succession sera réglée au 1er traité de Guérande en 1365.

Cependant, des Anglais sont restés, ils ont reçu des terres en remerciements. La population les hait. Un ami du duc, Guillaume de Saint-André l’interpelle : « trop avez d’Anglais entour de vous / ne peuvent bien être à vous / ils ne aiment ni peu ni prou /nous les haïssons mortellement. »
De plus, le duc essaie de se tenir en dehors du conflit anglo-français (la guerre de Cent Ans n’est pas finie). Ce faisant, il ne satisfait ni le roi de France ni Édouard III (Cassard, 2012). Pour cet historien, l’anglomanie du duc est très exagérée : sur le terrain, les Anglais sont moins nombreux et moins puissants. La plupart des offices importants sont tenus par des Bretons, recrutés des deux partis (Monfort/Blois). En 1373, il part en exil.
En 1378, Charles V, nouveau roi de France, confisque alors le duché au profit du domaine royal. Il engage une reprise en main très brutale, niant aussi les droits des Penthièvre du traité de Guérande. Cette fois l’ensemble de la population se réunit unanimement autour de Jean IV, y compris Jeanne de Penthièvre qui proteste : «  le duché n’était point tenu en fief, mais était libre principauté sans autre obligation qu’un hommage d’alliance ». Une députation est envoyée à Londres et Jean IV débarque à Dinard le 3 août 1379 dans un enthousiasme général comme le montre le célèbre chant du Barzaz Breizh intitulé « an Alarc’h ».
Les États de Bretagne rappelèrent au roi leurs exigences. Le second traité de Guérande du 15 janvier 1381 réglera les rapports entre les deux états (Bretagne et France). La neutralité de la Bretagne est actée.

En 1358,le futur Jean IV est à Londre sous la protection d’Édouard III. En combattant pour Édouard III, Radigois l'Irlandois est du parti du duc de Bretagne, contrairement à Duguesclin qui lutte contre lui, pour le compte du roi de France.

Edouard III
Edouard III

 

Jean le Bon
Jean le Bon

 

Charles le Mauvais
Charles le Mauvais

 

Jacquerie
Jacquerie de 1358

 

Guérande
Guérande, lieu du traité de 1365

 

Jean de Monfort et Jeanne de Penthiève
Les Nantais rendent hommage à Jean IV
et Jeanne de Penthiève son épouse

 


Chateau des ducs de Bretagne à Nantes,
tour dite du Vieux-donjon constuit par Jean IV.

 

Jean IV de Bretagne
Jean IV de Bretagne
dit Jean de Montfort

 


Tenue de protection du médecin de la peste :
gants, masque, lunettes...
Gravure satirique de Paulus Fürst (1656)

 

Edouard III
Edouard III
 
Sources photographiques : http://www.pourlhistoire.com ; Wikipedia
 
©Jean-Yves Radigois – Les cousins d’Édouard – 2012-2021