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Accueil / Les cousins d'Edouard / Histoire des Radigois / L'énigme de Jacques Radigois
 
1807 et 1829,
l'énigme du double décès de Jacques Radigois
 
Branche Héric
 

Jacques Radigois est né le 25 janvier 1759 à Puceul (44). Il est de la branche dite d’Héric.

Le 29 août 1786, Jacques épouse Élisabeth Lory, jeune fille de Saint-Aignan de Grand-Lieu. À ce jour, nous ne savons pas si elle était apparentée aux Lory, armateurs nantais. Cela semble peu probable, car elle ne signe pas.

 
Antiles : St Barth
Paysage d'une des "ïles du Nord". Ici St-Barth.

Quoi qu’il en soit, Jacques a été tonnelier, puis marin et il fait du négoce aux Antilles. Selon Édouard Radigois, il exploite deux petites « habitations » à Saint-Domingue qu’il laisse sous la direction de membres de la famille. Nous recherchons les références des sources sur lesquelles s’appuie Édouard.

 


Le Belem à Nantes

Le couple habite Nantes, sur la paroisse de Saint-Nicolas, puis rue Montesquieu. Ils eurent quatre enfants, Modeste en 1788, Jacques en 1792, Eugénie en 1797 et Antoinette en 1799.
 
1er épisode : à Saint-Sébastien sur Loire
 

Obélisque
à St-Sébastien-sur-Loire

Le 8 avril 1807, un événement dramatique se produit à Saint-Sébastien-sur-Loire.

 

Le corps d’un inconnu est découvert devant l’auberge du Chêne-Rond tenue par Pierre Terrien, sur la grande route de Nantes vers Clisson, à une demi-lieue de la Jaunaie.

 

Son décès est enregistré sur le registre d’état-civil à la demande du juge de paix de Nantes, Monsieur Mulenière.
Or, Jacques Radigois disparaît dans les mêmes temps. Son livret matricule d’inscrit maritime de l’an XII, porte à l’année 1806 la mention : "on le dit mort ".

 

Cinq plus tard, après enquête, le 27 août 1812, le maire de Saint-Sébastien reçoit l’instruction du tribunal civil de Nantes de porter en marge de l’acte de décès de l’inconnu du 8 avril 1807, un renvoi à la date de ce jour d’août 1812 et d’y transcrire un jugement prononcé le 3 décembre 1811.

 

En effet, le juge Pineau assisté des juges Marion et Colombel, en présence de Monsieur Mangeat, substitut du procureur, déclarent que Jacques Radigois, tonnelier et marin, fils de Julien et Louise Moulin, époux d’Élisabeth Lory est mort à Saint-Sébastien le 8 avril 1807, entre la Jaunaie et le Portereau.

 

D’ailleurs, dès cette époque, Élisabeth est indiquée comme veuve de Jacques Radigois.


Fin du 1er acte


Manoir de La Jaunaie
à St-Sébastien sur Loire


Chemin de Portereau
 
2e épisode à Rochefort
 

La corderie royale à Rochefort
 

construction d'un bateau en cale à Rochefort

Le temps passe.
Nous sommes le 2 octobre 1830.

 

L’officier d’état-civil de Nantes reçoit un acte de décès émanant de la mairie de Rochefort (Charente inférieure). À midi précis, il le transcrit sur les registres. Nous y apprenons que Jacques Radigois est décédé à l’hôpital Saint-Charles, le 20 janvier 1829 à 3 heures du matin. Jacques avait 80 ans, il était né à Nantes, veuf d’Élisabeth Lory et fils de Julien Radigois et Louise Moulin.

 

L’essentiel concorde donc (parents, épouse), sauf le lieu de naissance (Nantes, versus Puceul). L’âge du décédé n’est pas tout à fait conforme. Des erreurs de deux ou trois ans sont fréquentes, mais un écart de dix ans est rare à cette époque. Il est aussi indiqué qu’il est veuf d’Élisabeth Lory. Or, celle-ci décédera seulement le 7 mars 1837, chez sa fille Antoinette, 6 rue Cassini, à Nantes. Les autres enfants de Jacques sont déjà décédés : Eugénie en 1798, Jacques en 1819 et Modeste en 1825.


 
Sa veuve a-t-elle été informée du « nouveau » décès de Jacques ? Vraisemblablement pas, car il n’y a pas de correction des actes. D’ailleurs, fallait-il la rechercher puisqu’officiellement déclarée décédée par son époux !
 

Que s’est-il donc passé ce 8 avril 1807 ?

Deux hypothèses peuvent être émises :

 

1. Soit, Jacques Radigois est effectivement décédé, naturellement, accidentellement ou volontairement, ce soir-là, devant l’auberge du Chêne-Rond en Saint-Sébastien. Un tiers a-t-il profité de cette circonstance ou est-il responsable du décès de Jacques ? En tout cas, il usurpe l’identité du mort et disparaît peut-être aux Antilles, sur la propriété de Saint-Domingue ou ailleurs et il réapparaît vingt ans plus tard, comme ancien marin, à Rochefort, loin de Saint-Sébastien.

 

2. Soit, Jacques Radigois est responsable ou se croit responsable de la mort d’un homme survenue dans des conditions pouvant paraître suspectes et il décide de disparaître, selon le schéma précédent en utilisant son métier de marin et peut-être son domaine de Saint-Domingue.

 

En tout cas, le fait que le Jacques de 1829 se soit donné un âge plus ancien que la réalité, qu’il ait déclaré être veuf, alors que c’était inexact, et un faux lieu de naissance semblent révéler soit une volonté de brouiller les pistes, soit des méconnaissances sur la vie privée du vrai Jacques.

 

Cousin de Jacques ou ami lecteur, tu as les pièces officielles. À toi de te faire une opinion ! Donne-nous ton avis ou propose-nous une autre hypothèse pouvant expliquer ces deux déclarations de décès pour le supposé Jacques Radigois.

 
Crédits Photo : Jean-Yves Radigois et Jean-Michel Radigois