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Christian Watine
 


Christian Watine

L'univers pénétré

Oui, la littérature explore, inspecte, pénètre, au niveau international, planétaire, universel. Qu’il romance ou renseigne, enjolive poétiquement ou révèle crûment, l’écrit pénètre. Il pénètre les âmes. Il pénètre les corps. Il émeut dans l’esprit et dans la chair, selon l’état de réceptivité de celui qui s’en imprègne. Dans une chambre ou dans un bureau. À Nice ou à Roubaix, en France, en Europe, dans le monde. Sur Terre ou sur Lune. Oui, que l’on soit concierge – l’évolution sémantique nous ferait dire « gardien d’immeuble », mais jusqu’à quand ? – ou académicien, ou internaute, le livre, ce bloc massicoté de pages marquées d’une encre indélébile, tient sa place, toute sa place. Comme la chrysalide métamorphosée en papillon, il est le travail achevé de ce qui fut le fébrile tracé de la plume sur la feuille volante. Le livre ne mourra pas. Certes, tout comme il y a des papioches, il peut être fade, négatif, nul, agaçant : noir. Il peut être informant, vivant, ensoleilleur d’âme : blanc. Noir ou blanc ? Non : les intermédiaires existent, jaillissent ou apparaîtront, tout comme les imperfections qui souvent émeuvent, révèlent la vulnérabilité de l’homme, apportent une touchante sensibilité à un tout traduit sur la toile par la couleur. Des rouges qui ont pu être enrichis d’une nuance de bleu. Car pourquoi, parce qu’on aime le rouge, n’y aurait-il pas de beau bleu ? Et vice versa. Entre la flèche descendante noire et la flèche ascendante blanche. La vie authentique est ainsi. Les hommes qui font la vie sont ainsi.