Le cellier

|
D’aucuns boivent sans modération les mots de ceux qui vantent le cellier comme une chapelle particulière en ce sens qu’elle honore le Bon Dieu qui fit la vigne et – par le travail des hommes de sa création – le vin. « Le mot cellier possède un sens mystique précis. Bernard de Clairvaux dira que l’Esprit-Saint entraîne l’âme dans le cellier, afin de lui faire prendre conscience de ses richesses. Le cellier correspond ainsi à la connaissance de soi, l’âme qui se connaît parvient à exercer la générosité à l’égard d’autrui, elle donne ce qu’elle possède et refuse de conserver pour elle seule les bienfaits reçus. Le cellier est comparé au second ciel. Cette chambre du trésor est aussi une chambre secrète, dans laquelle l’âme doit pénétrer afin de se recueillir en prenant conscience des grâces reçues. Elle savoure le vin contenu dans le cellier et elle goûte les nourritures spirituelles. Cellier prend ici le sens d’intériorité, de chambre du secret » (extraits du Dictionnaire des symboles, éd. Robert Laffont). Allez ! « le vin est tiré, il faut le boire, surtout s’il est bon », aurait dit Pagnol. D’autant plus que « jamais homme noble ne hait le bon vin », affirmait avant lui l’écrivain bénédictin Rabelais dans Gargantua. Et puis, « in vino veritas », aurait avant tout le monde assuré Bacchus, précisant dans sa lancée que seul le beaujolais primeur est le vin rouge à pouvoir être bu frais plutôt que chambré. Enfin, avant de délirer plus encore, reconnaissons que grâce au bon vin, on peut « effacer les frontières, abolir la contrainte, voyager dans l’espace, le temps, les mythes, les corps, les rêves, les matins émouvants et les soirs possibles » (S. Lapaque et J. Leroy). |
|
|